Quand les classes moyennes s'éveilleront

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La crise à laquelle nous assistons est, pour le moment, une crise bancaire et spéculative. Tant qu'elle ne touche qu'une poignée de traders, c'est un épisode plutôt sain de notre système qui remet de la mesure dans ce monde de spéculations infondées. Par contre, si les états et les banques centrales n'arrivent pas à juguler cette crise financière à coups de milliards d'euros et de dollars comme ils le font actuellement, alors cette crise risque fort de toucher aux fondamentaux, à l'économie réelle.

Alors, on peut gloser sur le retour de l'interventionnisme d'état. Je laisserai cela aux nostalgiques de gauche. Il faudrait quand même leur rappeler que leurs atermoiements quant à l'acceptation même du (gros) mot d'économie de marché, alors même qu'ils s'en sont accommodés pendant des années aux commandes de l'état, les rend inaudibles et peu crédibles aujourd'hui ; la preuve, ils n'en tirent actuellement aucun bénéfice dans l'opinion publique alors qu'aux États-Unis, Barack Obama engrange les voix. Il faudrait également leur rappeler que lorsque les états interviennent, ils rentrent dans le capital des entreprises en faillites, et que dans l'hypothèse d'une stabilisation, les contribuables qui avancent les liquidités rentreront un jour dans leurs frais.

Est-ce à dire que la droite fait mieux ? Force est de constater que Nicolas Sarkozy fait son possible en France et à la tête de l'Union Européenne. Il fait en cela preuve de responsabilités liées à ses fonctions. Mais cela n'enlève rien au cautionnement des thèses néo-libérale du début de mandat, sa fascination pour le modèle américain dont le malheureux épisode du bouclier fiscal n'a pas fini de coller à cette droite qui s'était alors elle-même qualifiée de décomplexée.

Alors que pensent les classes moyennes de tout cela, celles et ceux qui n'ont pas 100 000 euros en banque, qui n'ont pas de portefeuille en bourse, qui payent leurs impôts et leurs crédits à échéance, qui subissent la hausse des prix et le gel des salaires ? Eh bien, ils craignent pour leur emploi et en imputent la faute une élite politique et économique qui, elle, n'a cessé de s'enrichir. Que propose le MoDem depuis les dernières élections présidentielles ? D'accepter l'économie de marché, parce qu'il s'agit d'un système économique qui marche et qui permet l'initiative individuelle dans la création de richesses. Cependant, ce n'est pas le système idéal. Y en a-t-il d'ailleurs un ? Il convient que les citoyens, le contrôle, le régule pour que l'humain ne soit pas broyé. Mettre de la mesure dans toute chose, préserver les intérêts fondamentaux des hommes, à leur mesure, écologiques et économiques, afin de bâtir des sociétés justes sans que les écarts de richesses ne soient multipliés par 100. On dit que l'Histoire est porteuse de leçons... les bourgeois dans les années 1790, qui ont mené la Révolution, avaient le même sentiment d'injustice.

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