Taxe carbone : double peine à Menton

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Parmi les bonnes nouvelles de l'été, période propice s'il en est pour faire avaler aux Français les pilules les plus amères, nous avons a privatisation de la Poste, une hausse du prix de l'électricité et un nouvel impôt : la taxe carbone.

Le passage de la Poste à un statut de SA n'est pas une mauvaise chose en soi. Il est vrai que l'ouverture de son marché à la concurrence en 2011 oblige quasiment à ce changement, qui fait figure alors de bonne préparation et de pérennisation de ce service. Là où ce gouvernement est beaucoup moins crédible, et pour cause, c'est dans le maintien de l'État comme actionnaire unique, puis principal de la Poste, et de la continuité d'un service public égal sur le territoire que cela implique. Nous avons toutes les raisons de rester vigilants à ce propos, car on nous a malheureusement habitué à vendre d'anciennes entreprises publiques pour le plus grand profit d'intérêts privés : France Télécom, les sociétés d'autoroutes et j'en passe... à Menton il y a peu, une importante mobilisation avait dû se faire pour maintenir les deux bureaux de poste annexes de la ville.

Après la forte hausse des tarifs du gaz, voilà le tour de ceux de l'électricité. À regarder de plus près mes factures EDF, il est vrai que cela n'a pas varié beaucoup et qu'une hausse paraît légitime. Par contre, pas dans les proportions que le PDG d'EDF voudrait qu'elles soient, et d'autre part, la contribution au service public d'électricité et autres taxes ont, quant à elles, passablement entamé les budgets depuis. Cela d'ailleurs permet de répondre tout de suite non à la volonté d'inclure l'électricité dans la nouvelle taxe carbone : déjà taxée, et d'origine nucléaire ou hydroélectrique, la production d'électricité en France n'émet pas de carbone.

La taxe carbone justement. Nouvel impôt donc, que l'on nous présente comme une éducation à changer nos comportements, que nos législateurs aimeraient voir moins gourmands en énergies fossiles. D'accord sur le principe écologique, d'accord sur le principe de pollueur-payeur, d'accord sur l'incitation à nous équiper en énergies renouvelables. Par contre que l'on nous épargne le «à prélèvements obligatoires constants» quand on sait pertinemment que cela va peser sur le budget des ménages de l'ordre de 200 à 300 euros et que rien ne baissera en proportion. Par contre également, il faudra que M. Guibal réfléchisse bien à son argumentaire quand il votera à Paris cette taxe et que dans le même temps, à Menton, il interdise toujours les panneaux photovoltaïques. Double peine donc à Menton, où nous paierons la taxe et nous serons empêchés de la récupérer éventuellement en s'équipant en solaire avec les aides des collectivités locales et de l'État. Peut-être attendra-t-il la fin de ce dispositif d'aides ?

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