CARF vs CUNCA... suite et fin

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J'avais été l'un des premiers à alerter sur la fusion de la CARF dans la CUNCA en mai dernier.

Hier, cela a été entériné... Pouvait-il en être autrement ?

Encore une fois, cela a été fait avec toute la morgue, toute la suffisance, la toute puissance de l'UMP. Des élus de la CARF ont été « informés »...sic ; sans possibilité de dialogue sur le fond. Il s'agissait pourtant d'une décision éminemment politique, qui engage l'avenir de nos territoires.

Las ! Qu'importe ce que pensent les autres... ceux qui osent objecter que cela mérite débat. Qu'importe les référendums locaux. Qu'importent les élus qui prennent leurs responsabilités en dénonçant ce fait accompli. Jusqu'à aller traiter de menteur (!) en place publique, relayé dans Nice-Matin, un élu modem, premier adjoint de la ville de Beausoleil qui, crime de lèse majesté, a monté une « association de défense de la Riviera Française ». Pas de débat donc, pas de discussion sur le fond entre élus (ne parlons même pas du citoyen), pas même de droit de réponse possible quand on se fait insulter.

Alors, mesdames, messieurs les élus majoritaires de l'UMP, ne vous en déplaise, permettez-moi de voir dans cette décision trois conséquences qui pourraient s'avérer néfastes.

  • 1. La phrase de M. Guibal lancée au dernier conseil communautaire répond, en quelque sorte, à l'article que j'avais écrit en axant sur l'identité mentonnaise. En tout cas, il me plaît de le croire... on peut rêver à penser que ce blog est lu ! On ne se refait pas : j'aime bien la disputatio ! Ainsi dit-il : «Ce n'est pas la pauvreté qui est synonyme d'identité» Nice-Matin du 23 septembre. Pour quelqu'un qui connait bien le sujet pour avoir initier des «colloques de Menton» sur ce thème, et même dans un moment d 'égarement sans doute, une proposition de loi farfelue souhaitant voir chanter obligatoirement la Marseillaise par les sportifs des équipes de France... cela déçoit et déconcerte. Premièrement, rappelons qu'une identité ne se décrète pas. Elle se vit et se construit au plus profond de chacun d'entre nous. Aussi, le caractère obligatoire d'une loi, ou d'une décision unilatérale en l'espèce, ne peut que choquer. D'autre part, le « je suis » parce que « je suis riche » est insupportable. Lier l'existence à la possession montre l'échelle de valeurs qu'est à l'œuvre. Le syndrome rolex frappe encore. Écarter d'un revers de main ce que vivent les mentonnais est le sous-estimer. Ce que nous vivons, c'est un cloisonnement prononcé avec Nice, un bassin d'emploi tourné vers Monaco, la principauté coupant d'ailleurs la continuité de l'agglomération littorale.
  • 2. Deuxième conséquence, cette décision va renforcer ce que l'on appelle la scission maralpine, c'est à dire les écarts d'équipements entre le littoral et l'arrière pays. La CARF avait le mérite d'accrocher Menton à son arrière pays Sospelois et de la vallée de la Roya. Nous perdons notre relation privilégiée, noyés dans la masse. La liaison renforcée Sospel-Menton n'est pas prête de voir le jour ; la vallée de la Roya laissée à elle-même, avec son débouché sur l'Italie sans aucune politique d'envergure transfrontalière.
  • 3. Enfin, cela nous conduira à un lobbying forcené auprès des instances de la Cunca pour espérer voir aboutir nos projets à l'extrême est de notre région. Lobbying qui se transformera très vite en clientélisme, ce ne sera pas nouveau.

Il a été décidé que... Fermez le ban !

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