M'sieur... pourquoi c'est grave l'abstention ?

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Question naïve d'adolescent ?

Pas tant que cela à en juger la consternation des médias et des politiques nous annonçant régulièrement des taux records d'abstention, la mine déconfite, sans jamais aller plus loin.

« C'est grave parce que » commence ai-je, abondant d'ailleurs dans le sens du politiquement correct, pour trois raisons :

  • Premièrement, des gens se sont battus et sont morts pour que l'on ait, nous, aujourd'hui le loisir de choisir nos dirigeants. Quel luxe ! Il est donc bon de s'en souvenir, à une époque où on aurait bien du mal à risquer sa peau, tant nous tenons à notre petit confort matériel. Des multiples Révolutions aux combats de la dernière guerre... Gloire à nos morts donc !
  • Ensuite, c'est exercer notre devoir de citoyen. Là le regard de mon interlocuteur se perdit un peu. Il est vrai que le sens civique, le sens du «bien commun» tend à se perdre, dans nos sociétés matérielles, égoïstes et individualistes. Las ! Il n'en demeure pas moins que c'est un devoir. Quant à ceux qui réclament de rendre le vote « obligatoire », quel aveu de faiblesse et d'échec cela serait. On tirerait ainsi un trait sur le citoyen « éclairé ». Il est certain que l'éducation de tous n'est pas tellement à l'ordre du jour aujourd'hui... mais cela est un autre débat.
  • Troisièmement, cela met en danger, ni plus ni moins, la démocratie. Car enfin, la démocratie étant fondée sur une règle simple, celle du plus grand nombre, que devient-elle si une minorité seulement s'exprime ? C'est la porte ouverte à ceux qui prônent que les citoyens ne sont pas aptes à comprendre, et à décider. Au mieux, c'est de l'élitisme condescendant (on en a eu le triste exemple récemment avec la fusion de la CARF à la CUNCA que le pauvre mentonnais n'est pas à même d'en comprendre les enjeux.) Le terme de ce processus n'est autre que la confiscation du pouvoir. Confiscation par une « élite », (aristocratie, ploutocratie...) ou pire, confiscation par les extrêmes aux méthodes populistes et aux idées simplistes.

Où en est-on en 2010 ?

Je ne suis pas très porté sur les citations, mais ici, elles peuvent être significatives : Qui a dit : « L'aristocratie est l'état où une portion de citoyens est souveraine et le reste sujet. Et quelle aristocratie ! La plus insupportable de toutes : celle des riches »

ou encore : « Le peuple ne se sent dans l'insécurité que lorsqu'il n'a pas de chef. Dès l'instant où il est fermement dirigé, il est heureux ; car il sait très bien qu'il ne comprend rien à tout ça »

Respectivement, Robespierre et Hitler...

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