Haro sur les posidonies !


Tout d’abord, il faut penser les herbiers de posidonie comme un écosystème, c’est à dire hébergeant un ensemble d'êtres vivants en étroite interrelation avec leur environnement. À ce titre, ils sont tout aussi indispensables que les récifs coralliens ou les forêts équatoriales. Ce n’est donc pas pour embêter M. Guibal que les posidonies sont depuis longtemps classées et protégées.

De là, deux conséquences très bénéfiques : d’une part, une biomasse végétale aux effets similaires à ceux d’une forêt car elle photosynthétise en absorbant le dioxyde de carbone, en filtrant les impuretés de la mer et en produisant dix litres d’oxygène par jour et par mètre carré. Une telle performance s'explique parce que la posidonie n'est pas une algue mais une plante à fleurs !

D’autre part, une biomasse animale hébergée, concentrée, c’est à dire une faune variée pour une pêche abondante et riche comme l’ont été avant les aménagements littoraux des années 1970 les eaux mentonnaises. C’est également le lieu de frayères (lieux de ponte) et de nurseries (lieux de vie des juvéniles) importants pour de nombreux animaux, poissons, oursins, mollusques, crustacés…

Pourquoi donc évoquer aujourd’hui les posidonies ? Eh bien parce que notre bon maire n’arrive toujours pas à se départir de cette vieille idée des années 70 aujourd’hui dépassée, qui consiste à immerger des rochers sur les herbiers de posidonies, former un casier d’eau croupie sans brassage, empêcher l'écoulement naturel des fleuves côtiers, et de déverser des tonnes de galets pour créer une plage artificielle pour un tourisme de masse. Vous avez certainement vu les travaux en cours et l’abondante propagande municipale…

Il se trouve que des aménagements modernes, écologiques, préservant l’environnement sont aujourd’hui absolument nécessaires dans ce qui n’a pas été encore massacré sur notre baie ouest…

Il convient par de petits aménagements complémentaires d’aider la nature à protéger les plages contre l’érosion et la digue-route du bord de mer des coups de mer. Les herbiers constituent justement une protection hydrodynamique, sans équivalent, de la frange côtière. C’est la première protection du littoral contre l’érosion marine car ils freinent la houle. Des aménagement complémentaires intelligents de l’écosystème sont aujourd’hui à même de renforcer cet effet protecteur. Des solutions existent, au lieu de toujours plus mettre de rochers en mer ! De plus, les feuilles mortes de posidonie échouées sur les plages forment des empilements appelés « banquettes » On en voit quelques-unes entre la frontière et le port de Garavan. Celles-ci offrent une protection quand une tempête déferle, ce sont les banquettes de posidonie qui sont érodées et non la plage. Il est vrai peu « sexy » pour les baigneurs, elles peuvent tout à fait être retirées au printemps pour la saison touristique.

D’autres aménagements de notre littoral sont possibles ! Hélas ce ne sera pas cette opposition malsaine « d’union des extrêmes-droites » qui y pensera... quand elle veut bien siéger ! Pire encore, la municipalité semble s’être départie du chantier au profit du département. Tout cela n’est décidément pas dans l’intérêt des Mentonnais.




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