Macron… De déceptions en déceptions


Mais où est donc passé le jeune président de 2017 pour lequel j’avais milité avec d’autres à Menton en montant le mouvement local ? Plus rien. De désillusions en déceptions, il s’est renié sur toutes les lignes.

Dès la première semaine, opter pour JM. Blanquer à la tête de l’Education nationale, cadre conservateur bien connu de l’institution, augurait déjà bien mal de la suite. La casse des services publics continue pour mieux les libéraliser.

Des législatives données en délégation à C. Estrosi, interdisant toute émancipation et construction d’un véritable parti présidentiel encore aujourd'hui.

La promesse de faire de la politique autrement engluée dans des compromissions de plus en plus avouées avec la droite, pour une politique exclusivement conservatrice. Dans les Alpes-Maritimes, tous les LR sont passés comme un seul homme à Horizons sur fond de guéguerre avec les ciottistes désormais à la tête du parti national.

Sourd aux corps intermédiaires de la société pour ne satisfaire qu’aux demandes des marchés jusqu‘aux gilets jaunes, puis oubliant de nouveau.

Abandonnant une retraite égalitaire à points en passe d’être adoptée si E. Philippe n’avait pas mis les pieds dans le plat avec son âge-pivot. Réitérant avec une réforme technocratique et comptable inacceptable pour les trois-quarts de la société.

Promettant un renouveau démocratique alors qu’il s’est assis sur le travail de la convention citoyenne pour le climat, et à coups de 49-3.

Oubliant l’urgence climatique en feignant de s’étonner des aléas climatiques.

Promettant une marginalisation du RN alors qu’il lui offre les prochaines élections sur un plateau.

Une Europe à la peine

J’arrête, tant c’est déprimant. La réalité est que notre démocratie s’abîme jour après jour. Le raidissement d’E. Macron en un centrisme autoritaire ne pourra pas éviter une crise de régime. La crise actuelle ne vient pas d’autre chose que des Républicains incapables de renvoyer l’ascenseur - E. Macron peut lui aussi être désillusionné sur ce point. La colère actuelle est largement compréhensible : La légitimité des élus n’est plus l’ombre que d’elle-même quand ils sont choisis avec 25% du corps électoral, quand ils offrent de tels spectacles, quand ils se parjurent. Par ailleurs, quand l’opinion publique, les corps sociaux intermédiaires, le Parlement s’expriment tous contre un projet de loi passé en procédure accélérée et sans vote à la fin, peuvent-ils vraiment être ignorés à ce point ? D’erreurs en erreurs d’appréciation, il est de sa prérogative de redonner la parole au peuple, seul souverain.

Et Menton n’échappe pas à la règle de cette déconfiture. Un maire ex-LR-Horizons compatible, avec comme alliés objectifs le RN et des affairistes tels M. Messina aujourd’hui lourdement condamné mais toujours pas démissionné, et comme unique opposition, une opposition ciottiste.

Comme l’écrit l’iranienne Tahereh Mafi, confrontée à une situation politique ô combien plus grave dans son pays, « Les jours les plus sombres, on doit chercher un coin de clarté ; les jours les plus froids, on doit chercher un coin de chaleur ; les jours les plus lugubres, on doit laisser ses yeux s'émerveiller, et les jours les plus tristes, on doit garder les yeux ouverts pour laisser les larmes couler. Puis les laisser sécher. Leur donner l'occasion de dissiper la douleur pour y voir clair et y croire encore ».

Ajouter un commentaire

Les champs suivis d'un * sont obligatoires

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Haut de page